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22/01/2015

Désolé, je ne suis pas C

¬ Préambule : soyons clairs et ce, afin d'éviter tout procès d'intention : je dénonce avec la plus grande fermeté les actes horribles que chacun a en tête à l'énoncé de l'affirmative. Mon constat est tout autre et j'ai cru lire avec une certaine satisfaction que près d'un français sur deux en partage un peu la ligne et le sens.

Non, je ne suis pas Charlie.
D'abord parce que je n'ai jamais lu Charlie Hebdo.
Ensuite, parce que je ne crois pas à une liberté d'expression totale et aveugle.

Un échange récent suscite en moi la rédaction de ces lignes.

Pour mon interlocutrice, les limites de la liberté d'expression sont le cadre légal des propos tenus. Alors si tous les journalistes, courageux, qui ont dénoncés dans d'autres circonstances - parfois plus tragiques - ou dans d'autres époques - non moins perturbées - et en toute illégalité, certains faits, certains comportements, certaines atteintes à la vie, à la liberté (pas uniquement celle de penser !), si ceux-là même avaient dû se taire sous prétexte que la Loi les en interdisait : où serions-nous aujourd'hui ?!

Et donc, en contre-partie, est-ce que parce que c'est légal, on peut tout dire, à tout le monde, n'importe quand et n'importe comment (ou presque) ?

Dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui, de tensions économiques, sociales, culturelles et religieuses, ne devons-nous pas faire preuve d'un peu de prudence, de retenue, d'attention, de précaution à l'égard de l'autre. Au lieu d'attiser les tensions, de monter les uns contre les autres, de mettre le doigt sur ce qui dérange, de marquer les différences, sans tenir compte des sensibilités de chacun, ne devrions-nous pas modérer nos propos (sur la forme d'ailleurs, principalement, plus que le fond) ? N'est-ce pas manquer un tant soit peu d'intelligence que de faire preuve d'aussi peu de discernement ?

Il suffit pourtant d'observer pour comprendre que le moment est plutôt mal choisi.

Et la problématique ne réside finalement pas dans le fait de dénoncer l'aberration, voir l'insoutenable mais sur la manière de le faire dans une société sur-médiatisée. En faisant semblant de ne pas comprendre que ce qui est acceptable pour nous, peut ne pas l'être pour autrui, que le ressenti puisse être différent, nous tendons le bâton pour battre en brèche l'ensemble de la démonstration et, par là même, l'évidence.

Pour être percutante, acceptée du plus grand nombre et légitime, une démonstration se doit d'être avant tout respectueuse (montrons l'exemple). Ne dénonçons pas des actes ou des schémas de pensée en utilisant pour ce faire des modes d'expression ressentis comme dégradant, offensant, insultant pour l'autre, nous perdrons en crédibilité et en force de conviction.

Je ne crois donc définitivement pas en la moquerie dans toutes les circonstances, surtout celles qui in fine ne font plus rire personne !

00:00 Publié dans Blog, Humeur... | Lien permanent | Commentaires (0)

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