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08/07/2013

Billet d'humeur - 5

¬ La fragilité de l'être...

On sait, on se connaît suffisamment pour avoir conscience de ses failles, de ses limites, de ses blessures intérieures sans vouloir vraiment admettre qu'elles peuvent resurgir à tout moment. Alors on surfe (égoïstement sans doute, en même temps on n'a rien volé), on surfe sur la vie, sur le présent, sur l'instant qui est suffisamment intense pour recouvrir les plaies, les doutes, les risques. On ne se pose pas de question - pas les bonnes en tout cas - et même si on a conscience, si on revendique une certaine chance, on ne se projette pas, de manière schizophrène, vers un avenir sans.

Dès lors, le jour J, le jour où votre vie remet en cause ne serait-ce qu'une des composantes de vos bases fondamentales (santé, famille, travail), c'est une véritable détresse qui vous envahit. D'abord parce que vous n'avez pas l'habitude (privilège), que vous ne vous y êtes pas préparé (s'il se peut), que c'est l'inconnu mais l'inconnu négatif, pessimiste, obscure. Il n'y a plus que des questions, sans réponse, et une absence totale de projection vers quelque chose de meilleur.

Non, pas totale, il y a bien quelques moments de répit, d'espoir, d'espérance, d'envie mais trop succincts pour prendre le dessus et basculer vers une dynamique vraiment optimiste. C'est bien entendu une question de nature, de caractère, de personnalité (et Dieu sait qu'on découvre toutes les facettes de sa propre fragilité), c'est aussi une question de contexte, d'entourage. On est soutenu, encouragé, porté parfois par une personne, une parole, un geste, une présence. On tient, on se raisonne mais le psychique est très/trop présent. On se croyait fort, juste parce que tout allait bien : trop facile, ce n'est pas dans ces moments-là qu'on la mesure, sa force. Alors, il faut prendre conscience, admettre, reconnaître et sans doute retrouver ce qui intrinsèquement fait notre force, la vraie, pour rebondir et se donner l'élan suffisant pour remonter.

Il faut aussi et surtout surmonter une certaine forme de honte. Oui de honte. Celle de ne pas être capable, de ne plus être capable, d'être faible, d'avoir besoin d'aide, d'avoir ce sentiment de ne plus rien valoir, de perdre son indépendance, sa liberté de pensée parce qu'on s'est trompé et que si on en est là, c'est bien à cause de nous-même. Mauvais choix ou absence de choix, de remise en cause, d'adaptation, d'anticipation, de projection, situation trop confortable, être un peu naïf, manque d'ambition, appauvrissement intellectuel : autant d'éléments qui ont participé à la chute, sans l'amortir. À cela s'ajoute le principe intangible selon lequel on ne peut vraiment compter que sur soi-même (indépendamment de toutes les meilleures bonnes volontés) pour provoquer le fameux rebond après avoir touché le fond. Ce n'est somme toute pas le meilleur contexte pour se valoriser, pour reprendre confiance mais c'est le jeu. Drôle de jeu !

Finalement, on savait, on croyait se connaître…

00:00 Publié dans Humeur... | Lien permanent | Commentaires (0)

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