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15/05/2013

Billet d'humeur - 4

¬ Comment peut-on être aussi mal sans pouvoir l'exprimer ?

Bien sûr, je suis en bonne santé, j'ai un emploi, une épouse, un fils, un appartement, quelques moyens, un peu de chance et pourtant un vrai malaise ! Comment est-ce possible dans un tel contexte ? Et bien, le confort matériel, familial et sentimental ne suffit plus à combler à la fois un appauvrissement professionnel et donc intellectuel conjugué à un décalage sociétal.

Oui, je me suis trompé, il y a 15 ans maintenant, lorsque je n'ai pas pris la mesure de l'importance du choix de mon orientation professionnelle et, in fine, d'un stage de fin d'études décroché à l'arrachée dans la région de mon choix mais dans un secteur d'activité pour lequel je n'avais pas la moindre accointance et dont j'ignorais tout.

Parenthèse : remontons encore un peu, pourquoi avoir fait le choix d'un Bac généraliste de bon niveau (C) et d'une poursuite d'études secondaires (économie & finances) alors que, déjà à l'époque, une légère fibre 'artistique' me faisait préférer toute approche manuelle, artisanale. Malheureusement, les métiers de ces filières n'étaient pas valorisés, pas valorisants. Ne refaisons pas l'histoire même si l'empreinte est lourde.

Consciencieux, rigoureux, méticuleux, perfectionniste mais pas forcément doté d'une ambition démesurée, ni d'une volonté managériale affirmée, je me suis retrouvé à un poste à responsabilité dans une entreprise non affinitaire dont je ne partageais ni les valeurs, ni les pratiques. Heureusement, mon travail au quotidien avait, lui, un intérêt. Mais je me suis installé dans un confort lié aux horaires de travail, au niveau de rémunération, à l'absence d'une hiérarchie trop présente… sans me remettre en cause, sans me dire que j'étais trop jeune pour ne faire que me lamenter sans prendre mon destin en main et provoquer une nouvelle dynamique. J'attendais, bercé d'illusions, qu'on vienne me débaucher !

J'ai finalement le sentiment d'un beau gâchis. Cette première et (quasi) unique expérience professionnelle m'a tué. Je suis démotivé, impuissant, avec le sentiment d'être dans un cul de sac et sans personne avec qui échanger. Je sais au fond de moi, qu'il ne faut compter que sur soi-même, mais je crois que j'ai développé une vraie dépendance à autrui, que je n'ai plus d'audace, d'esprit d'initiative, pas plus que je ne suis force de proposition dans mon emploi actuel. Pour autant, j'ai conscience de mes compétences, de ce que je peux apporter mais cela dans un contexte tellement différent que le gap me semble infranchissable. Je ne sais pas par quel bout prendre le problème et je justifie mon immobilisme par ce sentiment d'abandon.

Je me dis souvent que je dois me donner un bon coup de pied dans le C…, que ce sont des problèmes de privilégiés, tellement de personnes sont bien plus malheureuses. Je me dis aussi que peu de personnes ont simultanément le bon job, la femme, les enfants et la famille idéale, le tout en pleine santé, et que si ma condition professionnelle actuelle doit être la contrepartie de mon bonheur affectif, alors je dois prendre mon mal en patience : mais, quand même, n'est-ce pas là encore un prétexte ?!

Si ce blog a une mission, ce sera finalement - comme je le disais à sa création - de servir de journal intime, d'exutoire aussi et peut-être de thérapie. Que ces quelques lignes me donnent le courage d'initier le changement, de voir l'avenir de manière plus optimiste, de retrouver le sourir et de cesser de saouler mon entourage avec des considérations égoïstes !

Dans ce sens, merci.

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26/10/2012

Billet d'humeur - 3

¬ Utopie, démagogie… ou vision d'avenir ?

Je dois dire que j'apprécie de lire, de manière plutôt récurrente en période de crise comme on aime à le dire, les propos de dirigeants comme Pierre-Emmanuel Taittinger, dans Courrier Cadres & Dirigeants de juillet-août 2012, qui n'a dixit "jamais compris pour quelle raison on faisait des salaires en fonction de la taille d'une entreprise. Il faut m'expliquer pourquoi le patron d'une fonderie dans les Ardennes, qui emploie 60 personnes et qui travaille 16 heures par jour, doit toucher systématiquement 600 fois moins que le directeur général d'un grand groupe français, qu'il n'a d'ailleurs pas créé (ou plus exactement, pourquoi ce directeur général touche 600 fois plus que le patron ardennais / ndlr). Il est bien connu que dans une grande entreprise, on a dix fois plus de moyens de faire travailler les autres. Je considère qu'il faut réfléchir à cette question. Et je me bats aussi contre le schéma qui veut que si nous ne le payons pas assez, il partira ailleurs. Et bien, qu'il parte ailleurs ! Il y a d'autres gens qui le remplaceront. Pour moi, le salaire de référence sur lequel il faut toujours se baser, c'est celui d'une infirmière d'un centre de cancérologie pour enfants. Ces personnes ont tous les jours entre les mains des vies humaines. Est-il normal qu'il y ait en France, quels que soient les métiers, des gens qui touchent 100 fois plus par mois qu'une infirmière ? Pour moi, c'est l'unité de valeur, ce n'est pas le Smic. Je considère que les vrais héros sont en bas de la société. On ne les voit jamais à la télévision, comme on ne voit jamais de chefs d'entreprise".

Dans le même registre, l'Aparté de Gilles Denis dans Série Limitée n°114 d'octobre 2012 nous éclaire sur le "sens contemporain" que Bruno Cucinelli souhaite donner à "son action entrepreneuriale", via un "capitalisme humaniste". Après avoir restauré un village de Ombrie pour ancrer son entreprise et son projet, après avoir apporté du beau et du bien à ses employés, cet homme de la terre s'accorde à dire que "tout n'est pas là. Pas plus que dans le fait de mieux payer que les autres. Il s'agit surtout de redonner de la dignité, de l'éthique au travail. C'est une moralisation qui a désormais un écho chez le consommateur". Nous parlons ici finalement bien d'honnêteté dans les rapports humains, de sens dans la valeur travail, d'authenticité, de proximité, de valorisation de savoir-faire et d'artisans. Ce n'est pas un hasard si cet homme voue un amour sans borne pour Jean-Louis Dumas et la maison Hermès !

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02/08/2012

Billet d'humeur - 2

¬ Non, nous n'avons pas tous une ambition démesurée !

Pour autant, nos qualités professionnelles, notre motivation et notre potentiel de réalisation doivent-ils être sous-estimés ? Est-ce si grave d'être simplement animés par la volonté de bien faire, dans un cadre sain, constructif & collaboratif, sans en permanence avoir le sentiment d'être testés ou d'être mis en concurrence, sous une pression contre-productive ? La confiance, la délégation, l'encouragement ne sont-ils pas sources de dépassement de soi-même, d'implication et d'innovation indépendamment de tout contexte de compétition ?

Oui, il faut valoriser le Made in … (France / Switzerland en ce qui nous concerne) mais il faut surtout valoriser les savoir-faire, la qualité intrinsèque des Hommes et de leur travail. Je ne partage pas plus cette course effrénée à la rentabilité - côté entreprise -, cette volonté permanente de vendre n'importe quoi à n'importe qui, que cette culture - côté consommateur - qui consiste à vouloir tout, tout de suite au prix le plus bas : c'est favoriser la médiocrité et la délocalisation, c'est ne plus avoir conscience de la valeur des choses !

Enfin pour conclure, dans la continuité de cette notion de rentabilité, je trouvais l'idée des 3 tiers plutôt séduisante : un tiers des bénéfices pour les salariés, un tiers pour les actionnaires et un tiers réinvesti dans l'entreprise. Définitivement les extrêmes et/ou les excès ne me correspondent pas - cela participerait sans doute à apaiser les tensions, à réduire les revendications, à concilier plutôt qu'opposer les uns et les autres, à créer un climat de travail plus harmonieux.

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